Ici, on travaille souvent sur des motos. Le but est d’en utiliser, ce qui dans la famille se fait à 95 % sur circuit. Que ce soit dans le cadre de courses ou comme les 23 et 24 avril derniers lors d’un roulage organisé à Magny-Cours.
Pour faire un roulage, il faut d’abord rouler. Ce qui n’est pas le plus amusant de l’affaire. L’activité demande de l’intendance et depuis deux ans nous l’assurons avec ce qui suit. Confort et capacité de transport mais vitesse maxi autorisée de 90 km/h. Faut savoir être patient.
Sur place et rejoints par notre copain Guy, on installe notre campement. Deux barnums côte à côte, bien lestés pour ne pas les retrouver à 200 m après un coup de vent. La photo a été prise le samedi après-midi alors qu’il pleuvait. On y reviendra.
Les plus aguerris d’entre vous s’interrogent : «
quelles sont ces motos ? J’aurais bien une idée, mais noooon …. ». Eh bien si ! Ce sont bien des Ducati 848 Evo. Quand on sait combien votre serviteur a ch…ialé sur la marque pendant des décennies, ça mérite explication.
Il y a deux ans, un copain de Fiston s’est bourré sur route avec sa 848 Evo. Magnifique une nano seconde avant la chute, sa moto est ressortie « RSV » après expertise. Assuré tous risques, il a été remboursé et l’expérimenté Daron lui a fait racheter « l’épave » pour son compte. Une bouchée de pain pour une moto qui avait plastiques et clignotants détruits mais rien de structurel. Juste un tas de bouts de carénage à 500 € et plus le morceau. Des éléments polyester ont avantageusement remplacé les pièces d'origine.
L’an passé, on a essayé l’engin à Dijon, alternant entre elle et la fidèle 600 CBR qui fait partie du cheptel depuis 2011. On a tellement aimé qu’une seconde 848 a rejoint le parc. Trouvée elle sur Leboncoin, du côté de Clermont-Ferrand.
La petite nouvelle n’est pas une Evo « corse », on l’appellera donc la « fade ». La « corsée » (avec l’accent italien) se distingue par : disques de 330 contre 320, shifter, contrôle de traction, amortisseur Ohlins contre Showa.
Plus tôt, il ne pleuvait pas. Guy monte donc des semi-slicks sur une des deux 750 Honda VFR qu’il a apportées. L’autre qui ne fonctionne pas en arrivant retrouvera de la voix après un nettoyage de carbus dans les règles de l’art.
En piste pour tout le monde. Sur la première photo c’est Fiston devant Daron. Un peu plus loin, seconde photo, le vieux Diesel a chauffé et dit non au jeunisme. Et pourtant Fiston, chevauche la Corse, que Daron lui a vicieusement attribuée histoire d’avoir des excuses foireuses en cas de besoin.
Même chaud, le vieux Diesel conserve son style en piste, daté au mieux des années 80. Le déhanché est timide …
Fiston du haut de ses 36 ans a été formé à une autre école.
Et même Guy, venu à la piste sur ses vieux jours mais plus jeune que l’auteur de ces lignes (trois jours d’écart) a une allure plus moderne.
Que ce soit de face ou de profil, c’est pareil.
Outre son moteur qui se comporte comme un 500 CB qui aurait plus de 140 chevaux, la 848 nous a épatés par son freinage et la confiance qu’inspire son avant. L’an passé à Dijon, la Corse était encore bridée et se faisait avoir par la 600 CBR en moteur.
Elle se refaisait la cerise au bout de la ligne droite où on attrape les freins à largement plus de 200. On a tenté quelques expériences en faisant attention à arriver bien côte à côte, il y a une quinzaine de mètres d’écart. Prendre les freins aussi tard avec la CBR nous a conduits irrémédiablement à visiter l’extérieur de la piste, l’un comme l’autre.
Inspirés par le Moto GP, on a aussi apporté des motos « pluie ». Lorsque l’eau s’invite, on change de moto pour faire du « flag to flag » comme les meilleurs de la planète. Rien de moins ! Un peu quand-même, nos motos pluie sont des 500 CB.
On les sort en fin de journée du samedi et on se retrouve à seulement trois ou quatre en piste. Daron esseulé et Fiston qui trouve un compagnon de jeu courageux qui a pris la piste avec sa 1 000. Fiston se prend au jeu, voyant que le gars est timoré. Taper une 1 000 avec une 500, ça flatte l’ego. Bon sang ne saurait mentir.
Las ! Comme son géniteur en course « slicks sur le mouillé » trente ans plus tôt, Fiston pèche par « excès de manque de modestie ». Sur un freinage il perd l’avant. Pas grave mais il ne le retrouve pas. Bilan, la CB se transforme en Canadair à graviers lors de l’écopage.
Pour terminer, une photo du cuir tout neuf que Fiston étrennait à l’occasion de cette première. Le voilà baptisé à l’asphalte. Cuir qui a connu le sol est-il toujours attiré ou pas par le sol ?
On s’en fiche, être superstitieux porte malheur !
On a eu enfin la visite d'un voisin qui cherchait "des pinces". On a cru qu'il avait vu nos chronos peu flatteurs : 2'05", pendant que les meilleurs du week-end étaient en 45 et que Jonathan Rea et Toprak R... peuvent dormir tranquilles avec leurs 1'35".
En fait, le gars voulait des câbles de démarrage, qu'on lui a prêtés bien volontiers.
La moto sur circuit est aussi affaire de rencontres.