Le mot de Bertand Stey(Honda Motor France et consultant Europsort):
"Difficile de commencer un post que je n'aurai pas voulu écrire. Deux jours après ce week end, à tête reposée, j'essaye de réaliser ce qu'il s'est passé. Le monde de la course moto a, encore une fois, perdu un de ses pilote. On peut se poser la question et se demander si le départ de la course devait être donné ou sur les circonstances de l'accident, mais il est évidement trop tard pour revenir en arrière. Une grande tristesse s'est abattue dans le paddock du SBK, mais également et plus généralement dans le milieu des sports mécaniques. Ce milieu où les risques font partie du jeu et que tout le monde accepte, en espérant que rien de grave ne se passe mais où les pilotes donneront tout pour être les meilleurs, pour notre plus grand plaisir. Bien sûr, ils ne le font pas (que) pour nous qui sommes les spectateurs. Ils le font pour eux, pour leur équipe ou leur marque. Courir est une drogue, un manque, un besoin. Le dimanche après la course, ils pensent déjà à la prochaine, pour confirmer ou pour se rattraper du week end passé, et pouvoir à nouveau enfourcher la belle, et retrouver ces sensations qu'on ne retrouve nulle part ailleurs. Ils se blessent, mais ne pensent qu'à une chose, guérir au plus vite pour revenir encore plus forts (quand ils prennent le temps de guérir…). C'est pourquoi je voudrais rappeler à tous que chacun d'entre eux mérite d'être respecté (c'est mon petit coup de gueule envers certains posts parfois durs à lire).
Pour en revenir à cette tragédie, certains pilotes dont Marco Mélandri, ont été interviewé après l'interruption de la course et ont dit que le départ n'aurait pas du être donné. Je m'interroge tout de même et me permet une critique. Pourquoi alors les pilotes de SBK expérimentés n'ont pas stipulé à la direction de course que la piste devenait dangereuse ? Pourquoi les pilotes de supersport, après le tour de reconnaissance, n'ont pas décidé de ne pas prendre le départ ? La réponse est certainement un peu plus haut, dans ce besoin de se surpasser et ce besoin d'adrénaline que ressentent ces pilotes.
Aujourd hui, mes pensées vont à la famille, les amis et les proches d'Andréa Antonelli, et je leurs présente toutes mes condoléances. Mes pensées également pour tout le paddock du SBK, cette grande famille qui se retrouvera dans 15 jours à Silverstone sans l'un des leurs, mais qui aura certainement une énorme pensée pour lui."
RIP Andréa Antonelli